CM 3 du 14/10/08 InteractionOuvrage référent:
La grammaire d'aujourd'hui, ARRIVE, GADET et GALMICHE.
Importance de la syntaxe pour le développement du langage.Dans ce cours, il faut envisager la syntaxe dans son sens profond:
_ organisation des mots dans la phrase par rapport aux idées exprimées (-> plusieurs possibilités, mobilité...);
_ en grec, syn - titemi = faire marcher avec/ensemble...
Lentin est l'une des premières à souligner dans ses travaux l'importance de la syntaxe dans la construction du langage de l'enfant. C'est parce que l'enfant est capable d'associer plusieurs éléments qu'il peut faire ce qui va ressembler à des phrases puis les associer pour exprimer des phrases plus longues puis exprimer des idées complexes par des structures complexes.
Lentin a essayé, d'après des corpus, de montrer quelles sont les constructions complexes chez les E de 3 à 7 ans.
Cf p. 14: les I.C. + cf TD.
Dans la recherche expérimentale, on regroupe ou dissocie des I.C. similaires, ce que ne ferait pas une grammaire traditionnelle.
ex.
Discours indirect: ce n'est pas une catégorie grammaticale mais une organisation du discours!
Interrogative indirecte: "fourre-tout" assez critiqué qu'on dissocie ici du discours indirect; on ne trouve pas de question dans cette catégorie; p.ex.
je ne sais pas si je viendrais.
Extraction: pose beaucoup de problèmes aux étudiants.
ex.
c'est le chien qui a mangé le gâteau (et pas moi).
La relative permet ici une distinction avec d'autres chiens. Par ailleurs, cette structure est dissociée des autres relatives en qui/que.
Début des années 70: les recherches montrent que le langage de l'E se structure d'abord en s'appropriant des structures syntaxiques simples.
Dans le suivi longitudinal d'un E, on va rechercher d'abord l'extension et l'apparition de la complexité.
Extension: cf TD; c'est l'allongement des énoncés; se compte en mots ou en morphèmes.
Complexité syntaxique: le calcul de longueur n'est plus pertinent; apparaît avec essais puis réussites (I.C.) ainsi qu'avec combinatoire des phrases (juxtaposition et emboitement).
Cf p.12 pour les définitions.
Adverbes: ce ne sont pas des I.C.
Ils sont dans la catégorie des connecteurs.
Lentin a insisté sur l'acquisition de la syntaxe car plusieurs chercheurs ont montré que la maîtrise de la syntaxe précédaient dans beaucoup de langue la maîtrise de la morphologie, i.e. les marques d'accord (sing, plur, fem, masc...), de temps des verbes et de cas.
Montré par un linguiste russe GVOZDEU qui a suivi des enfants de 1 à 9 ans.
Ccl en accord avec Lentin.
Vers 3 ans, presque tous les types de constructions complexes sont présents, alors que l'apprentissage de la morphologie (en russe, il y a la morphologie casuelle) continue jusque 7 ou 8 ans.
=> Lentin a dit aux enseignants de s'intéresser davantage au développement de la syntaxe des enfants qu'à la présence des marques d'accord.
Pourtant, c'est à la morphologie qu'on est le plus sensible et qu'on est tenté de corriger.
Si la syntaxe de E n'évolue pas, son raisonnement et sa pensée ne vont pas évolués.
L'enfant travaille à partir du langage de l'adulte.Child directed speech = langage adressé à l'enfant ou LAE.
Antoine GREGOIRE (1937):"L'enfant crée des expressions personnelles qu'il n'emploit pas toujours au hasard, qui auraient droit de vie si les autres personnes les adoptaient, mais que leur auteur finit par abandonner lui-même puisqu'elles ne trouvent pas d'écho."-> réflexion sur les hypothèses que font les enfants.
Otto JESPERSEN (1922)linguiste danois qui a bcp travaillé sur l'anglais.
Nature, évolution et origine du langage, livre II, chap. 7 "La grammaire":
"Pour apprendre une langue, il n'est pas suffisant de connaître de nombreux mots, encore faut-il qu'ils soient mis en relation à l'aide des lois particulières de la langue."-> Une langue n'est pas un sac de mots; ce qui fait une langue, c'est sa syntaxe.
Dans la démarche de l'enfant, il y a tout un travail pour comprendre dans quel(s) cas l'adulte utilise telle formulation et pourquoi ça marche ou pas quand il les réutilise.
L'enfant fait des créations
par analogie.
ex. démolir - remolir
et dans la mesure où les formes sont correctes, on ne peut pas savoir si l'enfant a inventé cette forme ou s'il l'a entendue puis répétée.
IC: il n'y a pas de hiérarchie dans les constructions complexes; on n'a jamais trouvé d'ordre d'acquisition de ces complexités.
Ce sont les interactions qui offrent à l'enfant le moment où il va pouvoir se les approprier.
Ce n'est pas une question de fréquence (ce n'est pas pcq on répète souvent un mot que l'enfant va le retenir mieux) mais une question de lui offrir l'IC au moment où il en a besoin.
Ce travail de l'enfant par analogie repose sur un principe d'
imitation.
Imitation définie par
Henri Wallon (psychologue)
De l'acte à la pensée, 1942:
"Imitation non littérale mais novatrice; imprégnation; longue période d'incubation; intégration et discrémination des multiples impressions subies par l'enfant"-> i.e. distinguer ce qui va ensemble de ce qui est propre à la situation d'énonciation.
"La durée de cette acquisition latente peut être mesurée par le temps qui s'écoule entre le moment où l'enfant saisit le sens de ce qui se dit autour de lui et celui où il se montrera capable d'articuler lui-même les paroles."-> décalage entre compréhension et production.
"Assurément, sa compréhension reste longtemps globale. Elle peut être davantage liée à l'intonation, à la coupe des phrases, aux situations qu'elles accompagnent qu'au détail des mots."cf ex. du poly p.27
Nathalie en récréation
Attention à la transcription: qu'est = qu(i) est
ce n'est pas une erreur de syntaxe mais un phénomène phonologique qu'on trouve chez tous les locuteurs français pour éviter un hiatus.
Lentin:
Les premiers essais peuvent être inefficaces mais il n'y a jamais d'échec.
(reste à peine quelques lignes, je les mettrai plus tard!
bonne lecture)