| | Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM | |
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Gremlins2710 Aide active
Nombre de messages : 23 Age : 39 Localisation : Yvelines (78) Cursus : Master 1 Ingénierie Linguistique Date d'inscription : 11/10/2006
| Sujet: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Mar 9 Oct 2007 - 16:51 | |
| Coucou tout le monde ! Un très très grand merci à Belladon pour m'avoir passé ses cours pour que je puisse compléter mes notes ! J'espère que ça vous aidera ! N'hésitez pas à me signaler toutes fautes ou oublis ! Sandy [édit] Ce cours -distribué sur plusieurs posts- est le fruit de la synthétisation des cours de Gremlins2710, d'Alex, de Belladon et de Polyphile par Will. Il s'agit du même cours pris en note par différents élèves en deux années différentes. Vous pouvez télécharger les CM de Polyphile : - CM1 du 01/10/08 est téléchargeable ici!!!! - CM2 du 08/10/08 de Mme Ferret à télécharger ici!!! - CM3 du 15/10/08 à télécharger ici!!! - CM4 de M. Gerdes à télécharger ici!!!
- Polyphile a écrit:
J'y ai rajouté un point sur les aspects (lexical et grammatical) afin d'expliciter certaines choses mais il me manque une définition de Bloomfield qu'elle aurait donné en début de cours ainsi que les 10 premières minutes du cours, donc si quelqu'un avait la gentillesse de me donner cela afin de compléter mon cours perso ainsi que celui que je poste ici ce serait très sympa!! La définition de Bloomfield a été retrouvée, elle est dans le cours un peu plus bas ... mais pas les 10 minutes :p[/édit]INTRODUCTION À L'ANALYSE SYNTAXIQUE La phrase est l’unité maximale d’étude du syntacticien. Analyse syntaxique c'est l'étude de la relation entre le son et son sens Structures des phrasesLa manipulation de la syntaxe par des tests permet de mettre en lumière les différents comportements syntaxique : 1. Le chat est sorti par la fenêtre. 2. Le chat est poursuivi par le chien.Ces deux phrases ont, a priori, la même structure syntaxique mais on peut opérer un test pour vérifier cela. Pour cela, on va transposer les deux phrases au futur ou faire un test de dépassivisation (essayer de mettre la phrase à la voie active). futur : 1. Le chat sortira par la fenêtre. 2. *Le chat poursuivra par le chien.dépassivisation : 1. *La fenêtre a sorti le chat 2. Le chien a poursuivi le chatOn peut voir que la manipulation équivalente aux deux phrases en rend une agrammaticale, elles ne sont donc pas similaires. Qu’est-ce que la syntaxe ? C’est l’étude scientifique de la construction des phrases. Syn/taxe est un mot grec : « syn » : ensemble et « taxis » : ordre, agencement. La syntaxe a pour objectif de déterminer les règles qui gouvernent l’ordre des mots et des groupes de mots et les relations de dépendance entre les groupes de mots. En d'autres termes elle s’intéresse à la régularité sous-jacente, à l’organisation des phrases. Les groupes de mots en syntaxe sont appelés syntagmes. En syntaxe, on nomme les mots et les syntagmes, constituants. Quels sont les différents emplois du mot « syntaxe » ? - Pour traiter des régularités syntaxiques d’une langue - Pour décrire les propriétés de ces structures syntaxiques - Pour traiter des méthodes employées pour décrire les structures syntaxiques Pour certains syntacticiens, la syntaxe c’est aussi le médiateur entre le son et le sens, comme lors des ambiguïtés structurales. ex : « Marie pense à ses vacances au bord de la mer » => Marie pense à quoi ? A ces vacances au bord de la mer. => Au bord de la mer, Marie pense à ses vacances. La phrase n'est donc pas une collier de perles car les mots se regroupent parfois, ils ne se suivent pas simplement. Il y a double interprétation en cas de doubles structures syntaxiques différentes. Il existe une compétence des locuteurs natifs d’une langue donnée qui permet d’émettre des jugements sur la grammaticalité de ce qu’ils entendent dans leur langue. Cette compétence linguistique est partagée par tous les locuteurs natifs d’une langue donnée, il s’agit donc d’une compétence implicite car elle ne relève pas d’un enseignement scolaire et elle n’est pas directement accessible.Conventions d'indication: Lorsqu’une phrase est agrammaticale on met une * devant, lorsqu’on n’arrive pas réellement à trancher on met un ? devant et lorsqu’on n’arrive pas à trancher sur une phrase qui paraît vraiment moyenne on met ?* ou ?/* devant. Noam CHOMSKY a cherché une conception scientifique de la langue afin de dépasser la conception taxinomique. Selon lui, bien que ce ne soit pas un avis partagé par tous, toutes les langues partagent des principes communs, il s’agit de la grammaire universelle (principe commun à toutes les langues mais avec des paramètres différents). CHOMSKY Noam, 1957, Structure Syntaxique. Pour Chomsky, la faculté de langage est innée et grâce à la grammaire universelle, l’enfant, mit dans des paramètres linguistiques donnés, apprend à parler. (Pour opposition on trouvera PIAGET pour qui le langage est acquis) Dans la syntaxe, on cherche à étudier la structure et non le sens. On relève donc une opposition entre deux notions : sémantique (interprétable) / asémantique (ininterprétable).ex : 1. D’incolores idées vertes dorment furieusement. 2. *Vertes dorment d’incolores furieusement idées.La première phrase est grammaticale mais asémantique alors que la seconde est agrammaticale et asémantique. 3. Je vous prie de bien vouloir fermer votre gueule ! Cette phrase est grammaticale et sémantique mais il existe un conflit entre un registre soutenu et un registre grossier. 4. La femme que le chien a poursuivi qui a appelée hier a téléphoné ce matin.On peut dire qu’avec certaines relatives, on obtient des phrases grammaticales et sémantiques mais qui relèvent de la performance. Le syntacticien à deux taches principales, il doit essayer de rendre explicite le savoir implicite des locuteurs natifs de la langue qu’il étudie, et il doit construire la grammaire de la langue étudiée. Pour cela il doit procéder en trois étapes : 1. Élaborer un corpus 2. Décrire les données (conception taxinomique) 3. Élaborer des généralisations, construire des hypothèses. ex : - Paul aime Marie. ->Paul l’aime. - Paul obéit à sa maîtresse. -> Paul lui obéit. - Paul a mangé des gâteaux. -> Paul en a mangés.A partir de ce corpus, on peut établir une règle : « En français, les clitiques, par rapport aux groupes qu’ils pronominalisent, se placent devant le verbe ou l’auxiliaire conjugué. Ils se placent devant l’élément qui porte la marque de conjugaison. » Cette règle, valable pour les clitiques, ne fonctionnera pas toujours, comme, par exemple, avec les pronoms démonstratifs. - Marie préfère celle-la. - *Marie celle-la préfère.
- J’ai voulu écrire l’article. - J’ai voulu l’écrire.Ici, la règle ne fonctionne pas mais on peut dire qu’une barrière existe afin d’empêcher le clitique de « monter ». Cette notion de barrière est exploitée ailleurs dans la langue comme dans la phrase "De qui a-t-il rêvé de la femme ?" car le « de qui » du syntagme prépositionnel crée une barrière qui empêche l’extraction de « de la femme ».
Dernière édition par le Jeu 18 Oct 2007 - 12:18, édité 2 fois | |
| | | Alex Aide hyper-active
Nombre de messages : 119 Age : 36 Localisation : Seine-Saint-Denis Cursus : 3ème Date d'inscription : 05/10/2006
| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Sam 13 Oct 2007 - 17:28 | |
| (suite) Qu’est-ce que la grammaire ? - Système grammatical d’une langue - Connaissance qu’a le locuteur des régularités de sa langue maternelle : savoirs implicites ou explicites (innés ou acquis) - Les régularités sous-jacentes à l’ensemble des langues - Système théorique dans lequel les régularités d’une langue donnée sont expliquées - Manuel : grammaire descriptive, grammaire normative - Qu’est-ce qui fait qu’une langue est une langue ? Toutes les langues présentent un ensemble de régularités qui président à la construction des énoncés et l’interprétation (grammaire universelle). Une phrase est l’unité maximale de la description syntaxique. Chomsky a établi une formalisation de l’analyse en constituants immédiats à l’aide de réécriture. La phrase se réécrit : => phrase canonique (Sujet – Verbe – Objet) : Phr => SN {Dét. + N} + SV Du point de vue graphique, une phrase commence par une majuscule et se termine par un point. Du point de vue prosodique, une phrase est comprise entre deux pauses et possède une courbe mélodique. Du point de vue sémantique, une phrase est une unité de sens. Du point de vu syntaxique, une phrase est une suite d’éléments syntaxiques enchaînés. Définition de Bloomfield : "Chaque phrase est une forme linguistique indépendante, qui n'est pas incluse dans une forme linguistique plus large en vertu d'une construction grammaticale quelconque."Définition syntaxique d’une phrase : P => SN + SV Il faut une relation morphosyntaxique entre SN et SV. Hypothèses : 1. La phrase est une suite de mots (collier), formule distributionnelle2. La phrase a une structure hiérarchique, faite de composants maximaux (syntagme) et minimaux. 1) Les différente parties du discoursa) catégories et classes Nom, Verbe, Adjectif et adverbes sont des catégories de mots, ils appartiennent à la classe ouverte (ou plutot se sont des classes ouvertes). Càd que l’ajout de nouveaux membres dans chacune de ces classes est possible. Ils sont porteur de sens.Déterminants, Conjonctions (de coordination et subordination) ainsi que les pronoms sont des actégories qui forment la classe férmée. Càd que les éléments de ces classes sont en numerus clausus. Ce sont des éléments fonctionnels.Les prépositions : certaines prépositions ont un sens lexical (sous, sur, etc.) d’autres sont « incolores » (à, de, etc.). Il s’agit d’une classe « bâtarde » car elle peut s’enrichir mais très difficilement (exemple de « sauf » qui effectue une conversion de l’adjectif à la préposition). Le critère distributionnel est fondamental pour définir la catégorie d’un mot, aussi il ne faut pas confondre catégorie/nature (nom, adjectif, ...) et fonction (sujet, complément, …). b) Le critère sémantique Les verbes dénotent des actions (casser, courir, …) Les noms dénotent des entités (stylo, cheval, banane, …) Les adjectifs dénotent des états (triste, serein, …) Mais le critère sémantique n’est pas un critère fiable, car il existe des contre-exemples, des exceptions : « La vente s’est bien passée » => « vente » ne désigne pas une entité. c) Le critère morphologique Il existe plusieurs types de morphologie : - flexionelle (celle qui va nous intéresser) ; - dérivationnelle / lexicale ; - compositionelle. Nom : variable en genre et en nombre Verbe : variable en marque de conjugaison (desinence), en personne (je, tu, il), en nombre (je, nous), en temps (présent, futur, ...), en mode (indicatif, subjonctif, ...), en lexicalité (mourir => V d'achèvement ; dormir => V d'activité), ... Adjectif : s'accorde en genre et nombre avec le sujet (gentil, gentilles). Leur base est à l'origine de la création des adverbe de manières en -ment. Déterminant : s'accorde en genre et en nombre avec le nom Pronom : changent en nombre (je, nous,...), en personne (je, tu, ...), et en fonction de la fonction remplie (il, le, lui,...) La distribution d'un mot est la/les place(s) que peut occuper un mot au sein d'une phrase. On trouvera souvent la même distribution pour les mots d'une même classePetit rappel des classifications : Déterminants articles indéfinis : un, une, des Déterminants articles définis : le, la, les Déterminants articles partitifs : de la, du, des => devant des indénombrables Déterminants démonstratifs : ce, cette, ces Déterminants possessifs : mon, ton, son, tes, nos Déterminants numéraux cardinaux : deux, trois, dix Déterminants indéfinis : quelques, tout, chaque, certains Déterminants exclamatifs : quel, quelles
Pronoms personnels : je, toi, moi Pronoms démonstratifs : celui-là Pronoms possessifs : le sien, les nôtres Pronoms interrogatifs : qui, que Pronoms relatifs : qui, que, quoi, dont, où, lequel Pronoms indéfinis : tout, nul, aucun, plusieurs Pronoms numéraux : deux | |
| | | Alex Aide hyper-active
Nombre de messages : 119 Age : 36 Localisation : Seine-Saint-Denis Cursus : 3ème Date d'inscription : 05/10/2006
| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Sam 13 Oct 2007 - 17:47 | |
| (c'est une parenthèse d'une partie du cours) L’Aspect La forme verbale superpose le plus souvent les deux indications de temps et d’aspect. ex : Il vivait en Italie. Il vécut en Italie. Il s’agit bien dans les deux cas de procès passés, antérieurs au moment de l’énonciation. - A l’imparfait : l’action est envisagée de l’intérieur, décomposées moment après moment, sans que ses limites ne soient prises en compte (ni début, ni fin). - Au passé simple : le point de vue est extérieur et c’est l’ensemble du procès dans sa globalité (début, déroulement et fin) qui est présenté. On aura donc intérêt à opposer, entre autres exemples, imparfait et passé simple sous le chef, non du temps, mais de l’aspect. L’aspect est la manière dont la forme verbale présente le procès ou, si l’on veut, le point de vue dont est envisagé son déroulement propre. 1) Aspect grammaticalLes indications aspectuelles se rattachent parfois à des marques grammaticales, en l’occurrence les formes verbales elle-même. a) Aspect accompli, aspect non accompli Tout procès, et donc toute forme verbale, suppose à la fois un point de départ, un déroulement et un terme. Selon que la forme verbale déclare ce terme accompli ou que le procès est en cours d’accomplissement la morphologie verbale oppose les formes simples (aspect non accompli : J’aime bien ce livre (cela continue d’être vrai)) et les formes composées (aspect accompli : J’ai bien aimé ce livre). Chaque forme simple se trouve ainsi mise en relation avec une forme composée : A la forme simple, la dénomination d’aspect non accompli est parfois source de confusion. Ce qu’indique réellement la forme simple, c’est que le procès est considéré sous l’angle de son déroulement, entre les deux bornes extrêmes, début et fin, que celles-ci soient prises en compte ou non. ex : Il partit furieux. envisage l’action dans sa globalité. En revanche, la forme composée correspondante : Tout fût rétablit bien vite ne prend en compte le procès qu’une fois le terme de l’action atteint ; ce qui est évoqué, c'est l’état nouveau résultant de cet achèvement.On peut appeler tensif l’aspect indiqué par les formes simples et extensif l’aspect indiqué par les formes composées. La mise en relation d’une forme composée avec une forme simple s’interprète le plus souvent en terme de temporalité, de chronologie relative. La forme composée dénote alors un procès antérieur à celui de la forme simple. ex : Ayant appris l’anglais de bonne heure, il est maintenant trilingue.b) Aspect global, aspect sécant Tantôt le procès est perçu de l’extérieur, dans sa globalité, considéré comme un tout indivisible. C’est l’aspect global. ex : Je lirai ce livre demain. Je lus ce livre sans perdre de temps.Tantôt le procès est envisagé de l’intérieur, depuis l’une des étapes de son déroulement, sans que soient prises en compte les limites extrêmes. C’est l’aspect sécant (= qui donne une vision en coupe). ex : Je connais ce livre. Je lui lisais ce livre tous les soirs.L’opposition entre les deux formes relèvent donc, non du temps, mais de l’aspect. Le passé simple et le futur marquent toujours l’aspect global, l’imparfait est réservé à l’aspect sécant. 2) L'Aspect lexicalLe sens des verbes eux-mêmes est porteur d’indications aspectuelles indépendantes de leur emploi grammatical. Verbes perfectifs : Ces verbes comportent en leur sens même une limitation de durée : pour que le procès soit effectivement réalisé, il doit se prolonger jusqu'à son terme. Ces verbes sont donc normalement incompatibles avec des compléments de durée (on ne dira pas : Il ferma longtemps la porte). ex : Victor Hugo mourut le 22 Mai 1885.Verbes imperfectifs : Cette catégorie regroupe les verbes dont le procès ne présuppose aucune limite. Une fois commencé, il peut se prolonger aussi longtemps que la phrase l’autorise. ex : Victor Hugo vécut en exil dans l’île de Jersey Cette typologie n’interdit pas, cependant, de possibles changements de classe. ex : Il prit sa veste et sortit (perfectif). Mais : Elles prennent souvent le thé ensemble (imperfectif). Ce classement est avant tout d’ordre sémantique et non grammatical. Mais puisqu’il s'intéresse avant tout au déroulement de procès et qu’il a des répercutions sur l’interprétation contextuelle des formes verbales, on peut parler d’aspect lexical. (fin du cours (ou de la parenthèse) sur l'aspect) | |
| | | Polyphile Aide active
Nombre de messages : 122 Age : 35 Localisation : Antipodes qq ch à dire ? : LA, CA Cursus : M2 Documents Électroniques et Flux d'Information + M2 DIAPASON Handicap langagier, prévention, diagnostic, réhabilitation Date d'inscription : 03/10/2007
| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Jeu 2 Oct 2008 - 15:13 | |
| (suite) Jean/ observe/ la/ fenêtre/ de/ sa/ chambre. NP / V / Dét. / N / Prép. / Dét. / N Formule distributionnelle = NP+V+Dét.+N+Prép.+Dét.+N Mais cette phrase est ambiguë (ambiguïté syntaxique/structurale). a) la fenêtre de sa chambreb) la fenêtre de sa chambreOn a deux interprétations donc deux constituants dans la deuxième interprétation. Ces deux intreprétations montrent qu'il y a une structure hiérarchique dans la phrase. Donc pour une seule formule distributionnelle on peut avoir deux structures syntaxiques. arbre correspondant à a) | arbre correspondant à b) |
Tests de constituance Ces tests permettent de définir la structure des phrases, délimiter les syntagmes et donc d'en définir les constituants. Tests de commutationRemplacer une suite de mots par un pronom (pronominalisation). Si le résultat est grammatical, la suite de mots est un constituant syntagmatique. Ces tests de commutation permettent de mettre en évidence les équivalences. On utilise donc les pronoms, les proformes et les pronoms interrogatifs. Marie donne des bonbons à Paul. Marie donne quoi à qui ?Une Proforme est une forme qui remplace le plus souvent un syntagme et permet de mettre en valeur la phrase enchâssée. Il existe la proforme adjectivale (le, la) et la proforme verbale (en faire autant). Test de l'effacementOn regarde ce qui peut être effacé pour mettre en valeur les syntagmes. Test du clivage C'est X qui/que/quoi/à qui/...Toute suite de mots qui s'inscrit à la place de X est un constituant s'il est devant qui alors il rempli la fonction de sujet. Test de la permutationPaul a vendu le chien de Régis. Paul a vendu le chien à Régis. Paul a vendu à Régis le chien.SP n'est pas inclus dans le SV.*Paul a vendu de Régis le chien.Test de l'antépositionMarie mange des crêpes le lundi. Le lundi Marie mange des crêpes. *Des crêpes Marie mange le lundi. Des crêpes Marie en mange le lundi. ==> On a une reprise pronominale, ce n'est pas une antéposition. Les circonstants peuvent s'antéposer mais pas les éléments du SV.Test de l'insertionPaul a vendu le chien à Marc. Paul a vendu le chien hier à Marc. Paul a vendu le chien de Marc. *Paul a vendu le chien hier de Marc. =>L' insertion ne fonctionne pas donc « de Marc » appartient au SV.
Dernière édition par Polyphile le Mar 21 Oct 2008 - 14:54, édité 1 fois | |
| | | Polyphile Aide active
Nombre de messages : 122 Age : 35 Localisation : Antipodes qq ch à dire ? : LA, CA Cursus : M2 Documents Électroniques et Flux d'Information + M2 DIAPASON Handicap langagier, prévention, diagnostic, réhabilitation Date d'inscription : 03/10/2007
| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Mar 21 Oct 2008 - 14:53 | |
| (ici commence les CM de Mr GERDES)
Introduction à l'analyse syntaxique
a) La direction suggère une longue pause à mon ami. b) La direction suggère une excellente glace à la vanille.
On a dans ces deux phrases les mêmes catégories mais les mots se regroupent différemment. Pour voir ça il nous faut appliquer des tests pour mettre au jour les constituants.
Tests de constituance
Nous donnons un statut de constituant à un groupe de mots si ce groupe passe une grande partie des tests de constituance sans que le sens d'un constituant change profondément.
CONSTANCE DU SENS
On appelle deux phrases qui ont approximativement le même sens des paraphrases. En français, l'ordre entre l'objet direct et l'objet indirect est plus ou moins libre: Ce type a donné un mauvais conseil à ma soeur. Ce type a donné à ma soeur un mauvais conseil. Le sens ne change que très peu. Il s'agit du sens prédicatif : les conditions de vérité ne changent pas, les deux phrases sont vraies ou fausses en même temps.
Mais l'ordre entre le sujet et l'objet direct n'est pas libre : Ce type a soûlé ma soeur. Ma soeur a soûlé ce type. En allemand, cet ordre est à peu près libre : Der Typ hat meine Schwester bequatscht. Meine Schwester hat der Typ bequatscht. ==> Ce type a soûlé ma soeur. Diesen Typen hat meine Schwester bequatscht. Meine Schwester hat diesen Typen bequatscht. ==> Ma soeur a soûlé ce type.
Le sens prédicatif reste identique car l'allemand est une langue casuelle. Mais entre ces deux phrases une différence existe : Ce type, il a soûlé ma soeur. C'est ce type qui a soûlé ma soeur. On a le même sens vériconditionnel mais il y a une différence communicative (/informationnelle/pragmatique). Les paraphrases sont donc importantes dans les tests syntaxiques, par exemple dans les tests de constituance.
1) Remplacement/Effacement
Un constituant peut être remplacé par un seul mot, par exemple un pronom, ou peut être complètement effacé. a) La direction a suggéré ça. (une longue pause) Le sens change trop car on ne fait plus référence au destinataire de l'action. Le test de pronominalisation n'est donc pas ici un critère suffisant.
2) Critère sémantique
Un constituant renvoie à une chose dans le monde. a) La direction suggère une longue pause à mon ami. Ami = entité réelle du monde Pause = entité réelle du monde
b) La direction suggère une excellente glace à la vanille. Glace à la vanille = un seul objet réel dans le monde.
3) Reprise pronominale
Un constituant peut être l'antécédent d'un pronom. a) La direction suggère une longue pause à mon ami. Et il est parti. « il » réfère à « à mon ami » b) La direction suggère une excellente glace à la vanille. Et elle est prete « elle » réfère à « une excellente glace à la vanille » Le caractère purement fonctionnel de la préposition « à » ne ne nous permet pas de trancher si le pronom reprend « mon ami » ou « à mon ami ».
4) Déplacement
Un constituant a une place déterminée dans la phrase. Soit le constituant possède une place fixe dans la phrase. Dans ce cas, les sous-parties du constituant, elles non plus, ne peuvent pas être déplacées. Soit le constituant possède plusieurs places possibles et, dans ce cas, on peut le déplacer en bloc sans que le sens de la phrase change.
5) Découpage
Un constituant ne peut être décomposé en deux constituants indépendants. Il est difficile d'insérer au milieu du constituant : - des adverbiaux (hier, à la maison, demain, etc) - des incises (à mon avis, je pense, selon elle, etc) - de longues pauses de prononciation Mais ce n'est pas valable pour la phrase entière.
6) Clivage
Un constituant peut être clivé (c'est … que/qui/dont/à/à qui). a) C'est une longue pause que la direction suggère à mon ami. b) C'est une excellente glace à la vanille que la direction suggère.
7) Détachement
Un constituant peut être détaché (dislocation gauche ou droite avec ou sans reprise pronominale). a) À mon ami, la direction suggère une longue pause. b) Cette excellente glace à la vanille, la direction la suggère.
8) Interrogation
Un constituant peut être remplacé par un terme interrogatif. Ou le constituant peut être l'objet d'interrogation dans une reformulation de la phrase en question : a) La direction suggère quoi à qui ? b) La direction suggère quoi ?
9) Réponse seule
Un constituant peut servir seul comme une réponse à une question. Réponse à la question précédente : « Une excellente glace à la vanille! » (ca va donc de pair avec le 8) ... ) | |
| | | Will Admin
Nombre de messages : 358 qq ch à dire ? : CAR - PE - DI - EM ! Cursus : 2eme Date d'inscription : 30/09/2006
| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Jeu 6 Nov 2008 - 15:47 | |
| (suite et fin des CM jusqu'au vacances de la Toussaint)
10) Coordination
Un constituant peut être coordonné : Marie pense sans cesse [aux constituants] et [aux catégories]. Dans la coordination il faut se demander si l'on peut mettre « et » et créer une coordination.
Conclusion Les tests de constituance ne marchent pas toujours parfaitement bien mais si une suite de mots réussit une grande partie des tests alors c'est un constituant. La phrase est le plus grand des constituants, elle peut apparaître enchâssée dans une autre phrase.
Liens entre les mots
Tête et dépendant (Qui est le chef ?)
La phrase possède un élément qui détermine l'existence des autres éléments, impose la place et la forme des autres éléments de la phrase et est l'élément le plus indispensable : sans lui la phrase n'a pas de sens. Chaque constituant a un tel élément. Cet élément c'est la tête interne (elle s'occupe des affaire intérieures d'un constituant).
Qui est cet élément "tête" ?
Le verbe détermine l'existence des autres éléments, impose la place et la forme des autres éléments de la phrase et est l'élément le plus indispensable : sans lui la phrase n'a pas de sens. Il est donc la tête interne et les éléments dominés sont appelés les dépendants.
Nous voilà à jour pour le cours d'IAS ^^ Merci poly pour tes cours en téléchargement ainsi que Gremlins2710, Alex et Belladon | |
| | | Polyphile Aide active
Nombre de messages : 122 Age : 35 Localisation : Antipodes qq ch à dire ? : LA, CA Cursus : M2 Documents Électroniques et Flux d'Information + M2 DIAPASON Handicap langagier, prévention, diagnostic, réhabilitation Date d'inscription : 03/10/2007
| | | | Polyphile Aide active
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| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Sam 15 Nov 2008 - 19:45 | |
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| | | Polyphile Aide active
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| Sujet: Re: Introduction à l'analyse syntaxique (L3F02) - CM Dim 7 Déc 2008 - 19:45 | |
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